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Le Tarot de PM

Le fixe et le volatile dans un projet

10 Novembre 2018 , Rédigé par Pierre-Marie Publié dans #Sur le chemin alchimique des R+C, #Le féminin sacré

L'Alchimiste nous invite à séparer le subtile de l'épais, "avec grande industrie" nous dit la Table d'Emeraude. Puis à considérer le fixe et le volatile.
 

 

Ce qui se vérifie quotidiennement dans notre travail, de manière très concrète. Ou plutôt, ce devrait être le cas... En effet, très schématiquement un projet (notamment en informatique) se gère à deux niveaux :
  1. la conception
  2. la réalisation
Pendant la phase de conception, tout est encore virtuel : on identifie les besoins et les contraintes, on évalue les gains et les coûts, on planifie, on élabore différents scénarios etc...
 
Puis, pendant la phase de réalisation, on entre dans le concret, il faut accepter de "mettre les mains dans le cambouis", on est confrontés aux problèmes réels et aux aléas, aux impondérables etc... Il faut aussi payer les factures, et parfois les coûts deviennent de mauvais coups !...
 
La réalisation appraît tout de suite moins sexy.
 

 

D'autant qu'il faut beaucoup d'humilité pour accepter le réel, ses contraintes parfois absurdes, sa laideur et sa lourdeur, alors que le concept pur flatte notre orgueil puisque nous avons des idées forcément géniales !
 
Se distinguent alors le spéculatif et l'opératif, le haut et le bas (qui blesse ? la langue des oiseaux ouvre le sujet...), le volatile et le fixe, le subtile et l'épais, pour ne pas dire la tête et le reste du corps.
 

 

Rappelons que, selon René Guénon (dans Aperçus sur l'initiation), la spéculation n'est "qu'une simple préparation au travail opératif". L'auteur souligne même "l'infériorité du point de vue spéculatif" et l'"accomplissement de l'être qu'est la réalisation initiatique" : c'est "le travail opératif par lequel seul l'initiation peut être rendue effective".
 
De même, Rudolf Steiner avertit clairement (dans L'initiation) que « la rêverie, l'imagination déréglée, la superstition sont les pires ennemis qui guettent l'élève sur le sentier de la connaissance spirituelle ».
 
Or, tous les jours nous vivons cette dialectique entre concept et réalité.
Et plus on se rapproche de la réalisation, de la concrétisation ou de l'implémentation (mise en œuvre), moins on peut changer d'aiguillage au dernier moment, puisqu'il faut bien arriver à "fixer les choses" pour concrétiser un projet.
 
Contrairement à la phase de conception qui permet d'envisager simultanément plusieurs scénarios ou de changer d'option à volonté : c'est la partie volatile du projet.
 

 

Apparaît ici le point faible du projet : le manque de dialogue et d'adéquation entre réel et conceptuel, entre fixe et volatile.
 
D'où l'importance d'entretenir la notion de verticalité qui permet la communication, la liaison entre le haut et le bas et d'amalgamer ces tendances contraires, pour assurer une meilleure cohésion d'ensemble, alors que la vision de chacun (à son niveau) a sa propre logique et sa pleine légitimité.
 
On pourrait voir cette idée de verticalité comme la colonne vertébrale qui relie la tête et les jambes, et qui véhicule tous les influx nerveux donnant vie au corps entier (et au projet), où circulent également les flux énergétiques entre chakras, entre ciel et terre etc... C'est le souffle de vie ou l'intelligence globalisante du projet.
 

 

Sans cela, c'est la tétraplégie !
Et dans ce cas, le bas ne correspond plus à ce qui avait été défini en haut.
L'aphorisme d'Hermès n'étant plus respecté, le projet devient paralytique...
 
Pour que le bas "exécute" au mieux, le haut doit aussi apprendre à se discipliner : et l'on comprend la nécessité d'un médiateur organisateur.
 
Peut-être comme le potier qui donne à la glaise la forme qu'il lui destinait.
 

 

Fiche Wikipedia de la Table d'Emeraudewiki/Table_d'Emeraude
Expression "là où le bât blesse" : wiki/là_où_le_bât_blesse
Fiche Wikipedia de la tétraplégie : wiki/Tétraplégie
 

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